Le manifestant frappé par un policier dans la manifestation parisienne est un jeune Breton

Le manifestant frappé par un policier alors qu'il est maintenu au sol, et filmé dans une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, est breton. Il participait à la manifestation parisienne des Gilets Jaunes, ce samedi 18 janvier 2020. La police a porté plainte contre lui pour violences volontaires.

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Sur des images filmées et diffusées sur les réseaux sociaux, on voit l'interpellation d'un manifestant le visage en sang. Couché sur le ventre et déjà menotté, ce dernier est entravé par le policier qui appuie son genou sur son bras. Cette vidéo montre un policier frapper le jeune homme. Des actes qui se sont déroulés lors de la manifestation à Paris à l'appel des Gilets Jaunes, ce samedi 18 janvier, marquée par une forte tension avec les forces de l'ordre. Le parquet a annoncé, dimanche l'ouverture d'une enquête du chef de "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique". L'enquête a été confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).
 


Un jeune homme originaire de la périphérie rennaise


Ce jeune Breton, d'une vingtaine d'années, qui vit en Ille-et-Vilaine, est originaire de Vern-sur-Seiche, à côté de Rennes. Son père joint au téléphone, alors qu'il se trouve au tribunal à Paris, s'est dit profondément choqué. Dans un communiqué, ses avocats s'insurgent ce lundi contre la demande du procureur de la République de Paris de faire juger le jeune homme en comparution immédiate, dès ce lundi, "alors qu’une enquête est ouverte à l’IGPN à la demande du parquet de Paris concernant les violences reprochées au policier, et alors que notre client doit pouvoir être libéré au plus vite pour qu’il puisse panser ses blessures." Les avocats déplorent encore "cette différence de traitement entre les policiers et les manifestants : aucun policier n’a jamais été jugé en comparution immédiate, contrairement à des milliers de manifestants". Ils demandent "au parquet de Paris à ce que le jeune homme soit remis en liberté au plus vite". Finalement le parquet a renoncé à la comparution immédiate et convoquera le jeune homme au mois de février, nous a confié une de ses avocates, Alice Becker.

Ce samedi plusieurs autres vidéos dénonçant les violences policières ont été partagées sur les réseaux sociaux. 
 

Le policier a porté plainte contre le manifestant


Le policier, qui frappe le manifestant, a de son côté porté plainte pour "violences volontaires". Le policier l'accuse de violences et d'avoir empêché une autre interpellation, d'où cette plainte. Il explique par ailleurs que lors de l'interpellation, le manifestant lui a craché du sang au niveau de la bouche. Selon franceinfo, Stanislas Gaudon, porte-parole du syndicat Alliance, rapporte que le jeune homme aurait dit "j'ai le sida, tu vas crever". Des propos sujets à caution, selon les avocats du militant. Deux autres policiers présents samedi, accusent également le manifestant de violences, ils ont eux aussi porté plainte. Le jeune Breton, toujours en garde à vue, ne serait pas proche des milieux d'ultra gauche, comme annoncé, nous précise son avocate, qui évoque des informations distillées pour le décrédibiliser. Le policier, qui dit avoir reçu du sang au visage a été placé sous trithérapie, procédure habituelle dans ce genre de cas, pour éviter une éventuelle infection au VIH.
 

37 interpellations lors de la manifestation


Lors de cette manifestation parisienne, la tension est montée d'un cran devant la gare de Lyon, avec notamment l'incendie d'une baraque de chantierQuelques milliers de manifestants défilaient ce samedi après-midi à Paris, à l'appel des "gilets jaunes", en scandant des slogans anti-Macron, anti-policiers ou contre la réforme des retraites.  Dès le début d'après-midi, des violences se sont produites avec les forces de l'ordre, intervenues "pour disperser un bloc qui tentait de se constituer en tête de cortège", selon la préfecture de police de Paris. Une manifestation qui s'est soldée au total par 37 interpellations
 

Gaz lacrymogène et canon à eau  


Les forces de l'ordre, déployées en nombre depuis le début de l'après-midi ont fait usage à de nombreuses reprises de gaz lacrymogène mais également de canon à eau. Après 18h, alors que les CRS appelaient les manifestants à évacuer la zone, plusieurs groupes se sont alors dispersés dans les rues alentours, allumant des feux dans certaines poubelles. Sur les 37 personnes interpellées, 33 ont été placées en garde à vue, a indiqué le Parquet de Paris.
    

Améliorer la déontologie des forces de l'ordre


Cette semaine, Emmanuel Macron a demandé au ministre de l'Intérieur de faire rapidement des "propositions pour améliorer la déontologie" des forces de l'ordre accusées de  violences, après que Christophe Castaner les a appelées à "l'exemplarité", braquant des policiers sous pression après des mois de manifestations.    

Alors que le ministre de l'Intérieur était en déplacement à Rennes ce lundi, il a déclaré avoir demandé à ce que la lumière soit faite sur cette affaire : "J'ai vu ces images qui sont des images choquantes pour lesquelles le préfet de police a immédiatement saisi ses services (...) pour voir s'ils peuvent trouver une explication" a-t-il dit avant de préciser "à l'heure qu'il est, je n'en vois aucune". "Il faut que la vérité soit faite sur cet acte et que nous le comprenions. S'il y a une faute, elle sera sanctionnée", a-t-il ajouté.
 
Christophe Castaner, ministre de l'intérieur en visite à Rennes ce lundi 20 janvier / Reportage : G. Raoult - V. Bars


    
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